Les artistes
La riche production des artistes sélectionnés pour l’exposition témoigne de la capacité même du papier peint à véhiculer un discours, quel qu’il soit. Questionnant le statut de l’œuvre d’art, les artistes attribuent de nouvelles fonctions au papier peint, qui outrepassent alors l’aspect décoratif. C’est le cas d’AndyWarhol, qui en recouvre les murs avant d’y accrocher ses œuvres picturales. Des artistes engagés en usent afin de dénoncer des injustices sociales, raciales ou politiques : Francesco Simeti, Parastou Forouhar ou General Idea. D’autres interrogent la répétition du motif. Celui-ci est ainsi emprunté tant au monde de la communication de masse, comme chez Claude Closky, qu’à la tradition iconographique du médium, comme l’atteste l’utilisation de motifs de toile de Jouy par l’artiste Kent Henriksen.
Les designers
Les designers, quant à eux, développent de nouveaux usages autour du papier peint et proposent ainsi des approches inédites, tantôt surprenantes, tantôt provocantes. Les graphistes parisiens M/M réalisent de larges posters à coller dont les motifs se rapprochent de ceux des tests de Rorschach. Quant aux Néerlandais de Droog Design, ils ont édité un papier peint monochrome et percé laissant apparaître, lors de sa pose, les motifs du papier qu’il recouvre. Les Parisiens de 5.5 Designers réalisent des papiers interactifs dont les motifs sont des jeux auxquels nous sommes invités à participer. Se rapprochant de la pièce unique, les Allemands Surrealien proposent un papier peint sur mesure tenant compte des accidents d’un mur, telles les fenêtres ou les prises électriques, que les motifs du papier contournent élégamment.