Émilienne Farny
Le regard absolu
Du 8 septembre au 3 décembre 2023
Commissariat : Michel Thévoz, historien de l’art, et Laurent Langer, conservateur au Musée d'art de Pully
Décédée en 2014, Émilienne Farny était l’une des figures majeures de la peinture romande. Elle pratiquait une forme de figuration dérivant du pop art américain et pratiquant un réalisme proche d’Edward Hopper et David Hockney.
L’exposition présente une vue d'ensemble de l'œuvre peint de l’artiste, qui n’a jamais eu lieu jusqu’à présent. L'œuvre, d'emblée figurative, présente une grande unité, tout en s'articulant en séries thématiques qui se succèdent chronologiquement et qui se distinguent par une facture picturale spécifique.
Le parcours des salles s’articule en fonction des différentes séries réalisées par l’artiste. La première se fonde sur le pop art, qu’Émilienne Farny découvre à Paris, où elle s’installe en 1962. Elle s’intéresse dès lors à ce qu’elle a sous les yeux, la ville en mutation, ses chantiers, ses palissades, ses affiches publicitaires.
De retour en Suisse en 1972, elle représente dans un esprit d’objectivité impitoyable les villas cossues, les paysages aseptisés, les rives bétonnées du Léman dans une longue série intitulée Le bonheur suisse. À partir de 1985, dans les Paysages après meurtre, la nature prédomine, détaillée avec une précision hyperréaliste, et contemplée par des personnages vus de dos. Dans les années 1990, elle se consacre au décor urbain, parkings, sous-voie, fenêtres sur cour, trottoirs et chantiers. Elle figure aussi son univers de peintre, ateliers et vernissages. En 1996, elle développe une réflexion picturale sur le thème du regard, notamment dans une série de portraits de personnages portant des lunettes solaires. Depuis 2000, les séries intitulées Béton, Graffitis et Démolition mettent en évidence les banalités urbaines auxquelles nous ne prêtons généralement que peu d’attention.
Parallèlement à la peinture, Émilienne Farny s'est consacrée à des assemblages, à partir de ce qu’elle recueille sur les chantiers, dans les déchetteries ou dans le lit des rivières. Elle a ainsi confectionné des têtes, des poissons, des maisons, des sols, des bateaux, et, plus récemment, des compositions qu’elle a intitulées Démolitions, inspirées de toute évidence par les bouleversements urbains. Malgré la disparité des techniques, la relation entre les peintures et les assemblages s’impose, sous le signe de la déconstruction.
Émilienne Farny, Rue Bezout n° 1, 1965, collection privée
© Association des Amis d’Emilienne Farny
Émilienne Farny, L'homme qui ne va nulle part, 1989, Musée d’art de Pully
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